Avec 150 000 demandeurs d’emploi supplémentaires en 2011, le taux de chômage s’établit aujourd’hui à près de 10%. Rappelons que le point bas du chômage lors de la dernière décennie avait été atteint début 2008 à un peu plus de 7%. Pour enrayer la tendance, les deux candidats proposent diverses mesures pour favoriser l’embauche. Lesquelles ?
Les deux candidats se gardent bien de se fixer des objectifs chiffrés. En 2007, Sarkozy, qui n’avait pas anticipé la crise, s’était engagé à faire tomber le chômage au-dessous de la barre des 5%.
Emplois publics contre exonérations fiscales
Pour attaquer la courbe, Hollande mise dans un premier temps sur des emplois publics : 150 000 emplois d’avenir seront créés. Ils seront réservés aux jeunes, en particulier ceux issus des quartiers difficiles. Il s’agit d’une version réactualisé des fameux emplois-jeune lancés par Jospin en 1997.
Le candidat socialiste annonce également la création, sur cinq ans, de 60 000 postes supplémentaires dans l’Education nationale (dans tous les métiers associés). Pour le coup, il ne s’agit pas spécifiquement d’une mesure anti-chômage, mais plutôt d’un surcroît de moyens accordé à l’école. Hollande promet parallèlement de poursuivre la réduction du nombre de fonctionnaires employés dans les autres corps de métiers.
Dans une logique de maîtrise budgétaire, Nicolas Sarkozy réfute la création d’emplois publics. Il souhaite plutôt faire jouer le levier fiscal, notamment pour favoriser l’embauche des travailleurs seniors : il annonce notamment une exonération de charges patronales au bénéfice des entreprises qui embaucheront des personnes de plus de 55 ans.
Le président sortant souhaite améliorer la compétitivité des entreprises en réduisant le coût du travail : les cotisations sociales payées par les employeurs seront ainsi transférés sur la TVA.
Augmenter les salaires
Concernant l’embauche des seniors, Hollande propose aussi une solution : la création de 500.000 contrats de génération pour permettre l’embauche par les entreprises, en contrat à durée indéterminée (CDI), de jeunes, accompagnés par un salarié plus expérimenté, qui sera ainsi maintenu dans l’emploi jusqu’à son départ à la retraite. Ce dispositif se traduira également par des exonérations de charges.
Sarkozy souhaite aussi rebooster les salaires mais sans augmenter le Smic : sont concernés les 7 millions de salariés qui gagnent entre 1.000 et 1.400 euros net. La prime pour l’emploi sera intégrée à leur fiche de paie sous forme d’exonération de charges sociales.
Pour sanctionner les abus, Hollande brandit la menace d’une hausse des cotisations chômage sur les entreprises qui multiplient les emplois précaires.
De son côté, Sarkozy veut instaurer de nouveaux devoirs pour les chômeurs : une obligation pour les bénéficiaires du RSA d’effectuer 7 heures d’activité d’intérêt général par semaine, et l’instauration d’un droit à la formation pour tous les demandeurs d’emploi et l’obligation pour eux d’accepter un emploi qui correspondra à la qualification qu’ils auront acquise (un référendum sera organisé sur ce thème).