Les français ne veulent pas d’un CDI au rabais. C’est ce que semble indiquer un sondage BVA : 72% se disent attachés au contrat dans forme juridique actuelle. Un résultat net alors que les partenaires sociaux s’apprêtent à remanier le CDI dans le cadre des négociations sur la sécurisation de l’emploi et la flexibilité du travail.
Pour les français, un emploi sécurisé c’est d’abord, et on les comprend, un emploi en CDI (contrat à durée indéterminé).
Or la raideur de ce contrat de travail, maintes fois remise en question par Bruxelles et par le patronat français, serait, selon certains analystes un frein à l’embauche.
Le CDI actuel protège les salariés
Ce constat est l’un des enjeux des actuelles négociations que mènent actuellement les partenaires sociaux sur l’emploi et le travail, séances qui, même en l’absence d’accord entre les syndicats et le patronat, serviront de base au futur projet de loi gouvernemental sur la réforme du marché du travail.
Selon une enquête BVA, 72% des français souhaitent que le CDI soit maintenu dans sa forme juridique actuelle, avec les mêmes droits et les mêmes modalités : les employés (89%), les professions dites intermédiaires (80%) et plus globalement les personnes aux revenus plus faibles (81%) sont les plus fermes sur cette question.
Selon eux, une remise en cause du CDI mettrait « dans la même précarité les salariés en CDI et les salariés en CDD ou en intérim sans apporter aucun bénéfice aux salariés précaires et aux chômeurs ».
Permettre aux chefs d’entreprise de licencier plus facilement
L’argumentaire développé par les 26% de français favorables à un assouplissement du CDI consiste à dire qu’il permettrait selon eux de lever la psychose à l’embauche dans les entreprises et « à des personnes avec des emplois précaires (intérims, CDD) d’avoir plus de droits ».
56% des sondés pensent au contraire que pour débloquer le marché du travail, « il faut d’abord protéger les emplois existants et empêcher les entreprises de licencier facilement ».
Alors que les négociations entre les partenaires sociaux reprennent aujourd’hui, la patronne du Medef, Laurence Parisot a confié ce matin à l’antenne d’Europe 1 qu’un accord « qui rapprocherait la France des plus hauts standards européens en matière de flexi-sécurité, pouvait aboutir ce soir ».