Chômage : la dégressivité convainc 58% des français

Selon un sondage Elabe, une majorité de français sont favorables à une dégressivité des allocations distribuées dans le cadre de l’assurance-chômage. Pas sûr que cet enthousiasme soit partagé par les premiers concernés, à savoir les 5 millions de demandeurs d’emploi.

La piste d’une dégressivité des allocations a été remise sur la table en début de semaine par la ministre du Travail Myriam El Khomri, à quelques jours du coup d’envoi des négociations sur la prochaine convention Unedic. Ce système avait déjà été expérimenté entre 1992 et 2001, sans effet favorable sur la courbe du chômage qui avait augmenté jusqu’en 1997, avant de fondre comme neige au soleil sous l’effet d’un retournement économique.

Selon un sondage réalisé par Elabe, et relayé par le journal Les Echos, près de six Français sur dix y seraient pourtant favorables (58%), tandis que 66% des sondés « affirment ne pas avoir confiance dans les partenaires sociaux pour améliorer le système de l’assurance chômage ».
Lundi, le ministre des Finances Michel Sapin, conscient des passions que suscitent une telle mesure, parmi les chômeurs d’abord, puis dans les rangs syndicaux traditionnellement hostiles à un durcissement des règles de l’Unedic, a tenté de couper la poire en deux en conditionnant la dégressivité des allocations à une augmentation correspondante « des droits à la formation et des droits à la reprise de l’emploi ». Argumentaire un peu flou que ses collègues de l’Economie et des Relations avec le Parlement, Emmanuel Macron et Jean-Marie Le Guen, ont repris, ajoutant que la dégressivité du système demeure « une piste » que les partenaires sociaux devront prendre en considération au cours des prochaines négociations.
Régulièrement, cette mesure est parée d’une vertu incitative censée contraindre les chômeurs à accélérer leur recherche d’emploi, sous peine de voir leurs ressources se réduire au fil des mois.

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