Code du Travail : le mauvais tango de Valls

Dans la cohue du salon de l’Agriculture dont il arpentait les allées ce lundi matin, le premier ministre Manuel Valls a annoncé, par surprise, un report du projet de réforme du Code du Travail.

Deux pas en avant vers le Medef, puis un pas en arrière en direction des syndicats. En annonçant un report de15 jours avant l’examen du texte, Manuel Valls risque de faire du projet de réforme du  Code du Travail l’Arlésienne de la grande comédie qui, au sein du PS, se joue entre les frondeurs et les réformistes libéraux, chacun se réclamant, à tour de rôle, de la gauche moderne.

La CFDT pour un rééquilibrage

Le texte, qui a déclenché l’ironie à droite et soulevé l’ire des syndicats, y compris de la CFDT, organisation la plus à même de saisir les perches tendues par le gouvernement, devait initialement être présenté la semaine prochaine en Conseil des ministres. Finalement, l’examen se fera le 24 mars, soit quinze jours plus tard à l’Elysée, le temps pour le chef du gouvernement et la ministre du Travail Myriam El Khomri de lever les « malentendus » avec les syndicats qui brandissent la menace d’une grève générale, précédée d’une mobilisation étudiante dès le 9 mars.

Sur Internet, un texte hostile au projet fait un carton depuis une dizaine de jours (plus de 800 000 signatures). Un raz-de-marée auquel un conseiller régional de droite Dominique Reynié a tenté de répondre au moyen d’une contre-pétition adoubée par le président du Medef Pierre Gattaz, mais avec un succès beaucoup plus confidentiel (10 000 soutiens).
Au salon de l’Agriculture, Manuel Valls a exprimé son intention de « recevoir, dans une semaine sans doute, l’ensemble des partenaires sociaux, organisations syndicales et organisations patronales, les unes après les autres». Mais c’est dialogue de sourd  qui s’annonce si, dans son tour de table, le gouvenrement bat la mesure du statu quo :« nous allons maintenant nous battre dans la concertation pour obtenir un rééquilibrage du texte » promet le Secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger.

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