Croissance moins forte que prévue début 2016 ?

Les prévisions à la baisse de la banque de Franc ne serve guère les plans du gouvernement et du ministre des finances Michel Sapin, qui mise toujours sur une minimum de croissance de +1,5% sur l’année.

Le chômage baissera-t-il vraiment cette année ? Non, sans doute, si le moteur de la croissance n’atteint pas un rythme au moins égal à +1,5% du PIB. C’est sur cet objectif, très incertain au regard de la conjoncture internationale, que se fonde la politique du gouvernement et la crédibilité de son action. Hélas, les premiers bilans du premier semestre semblent confirmer que l’élan, pourtant bien faible, amorcé en 2015 est peut-être déjà sur le point de se casser.

Dans une note publiée ce mercredi, la Banque de France a corrigé en légère baisse de 0,4% à 0,3%  sa prévision de croissance du PIB au premier trimestre 2016. Au-delà du ralentissement observé qui ne traduit, après tout, qu’une valeur mathématique et un ordre de grandeur, c’est la tendance générale observée sur le terrain, au moyen de chiffres très concrets dans les secteurs-clé de l’activité économique ; qui inquiète : dans l’industrie d’abord, la banque centrale remarque une baisse des commandes, « notamment celles provenant de l’étranger ». Un mauvais signe pour l’exportation et la balance extérieure française. Dans le vaste secteur des services ensuite, qui concentre la majorité des emplois marchands, l’activité progresse toujours mais « à un rythme un peu moins soutenu qu’en janvier ». Après un redémarrage poussif, le bâtiment voit déjà le niveau de « ses carnets de commandes s’éroder ».

Dans ce contexte d’incertitudes, « la confiance des chefs d’entreprise n’apparaît plus aussi forte qu’il y a encore quelques mois ». Un moral moins fringant confirmé par une récente enquête de l’Insee qui faisait état d’une « baisse en février ». L’indice PMI publié par l’institut Markit, qui prend le pouls des affaires, a lui aussi reculé le mois dernier.