Des suppressions d’emplois à La Poste malgré le CICE

La CGT dénonce la suppression de 6 864 emplois malgré les 352 millions d’euros de baisses d’impôts accordées dans la cadre du CICE, et un chiffre d’affaire record à 22,16 milliards d’euros en 2014.

Comment se porte la Poste ? Bien si l’on fait l’addition globale de ses ventes réalisées en 2014, soit 22,16 milliards d’euros, un niveau encore en progression de +2,1% par rapport à l’année précédente. En revanche, le bénéfice accuse un fort ralentissement (-17,7%) et le résultat net du groupe baisse à 513 millions d’euros, après 624 millions en 2013.

Ces mauvais signaux s’expliquent par une nouvelle décélération de la branche « courrier » liée à la dématérialisation numérique et à la crise du marché publicitaire, déficit que La Poste a tenté d’atténuer en augmentant le prix du timbre.

Un droit de regard sur l’utilisation du CICE

Surtout, La Poste a bénéficié du Crédit d’Impôt Compétitivité-Emploi (CICE) calculé en fonction de la masse salariale. Avec ses 2 65 000 employés, le groupe dirigé par Philipe Wahl en est le premier bénéficiaire en France, alors qu’il exporte peu. En 2013, près de la moitié du résultat net enregistré par La Poste provenait des baisses d’impôts du CICE, soit 297 millions d’euros. Cette aide est montée en puissance en 2014 (352 millions), avant les 341 millions prévus cette année, qui se combineront avec les baisses de charges du Pacte de Responsabilité. Un paquet  fiscal accordé  «sans contrepartie en termes d’emploi, d’investissement ou encore d’augmentations de salaire» rappelle la CGT qui dénonce une « nouvelle saignée de 6 864 emplois en équivalent année agent, passant à une répartition des effectifs à 212 077, contre 218 941 en 2013 ».

Et le syndicat de demander « à avoir toutes les informations sur l’utilisation du CICE par La Poste » soulignant que « le CICE a en effet pour objet de financer les dépenses d’investissement, de recherche, d’innovation, de formation, de recrutement, de prospection de nouveaux marchés, de transition écologique ou énergétique. Il ne doit donc en aucun cas être considéré comme un effet d’aubaine financier pour le groupe ».

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Journaliste de formation, j'occupe actuellement la fonction de rédacteur au sein du réseau des sites Internet de services aux entreprises du groupe Libbre. Je peux justifier d'une expérience de six ans dans la presse quotidienne angevine au sein de trois quotidiens : la Nouvelle République, Ouest-France puis le journal majoritaire en Maine-et-Loire : le Courrier de l'Ouest (2007-2009).

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