Electroménager : la durée de vie des appareils est-elle volontairement limitée ?

Aujourd’hui, la durée de vie moyenne d’un ordinateur est de quatre ans. Elle était deux fois plus longue dans les années 80. Faut-il y voir une arnaque du fabricant ? En tout cas, ces présomptions d’obsolescence programmée, destinée à pousser à la consommation, font l’objet d’une proposition de loi examinée aujourd’hui par les sénateurs.

Un réfrigérateur qui flanche deux mois après l’extinction du délai de garantie, le condensateur de votre TV qui pète, la batterie de votre téléphone portable qui cale…

Il est rare aujourd’hui qu’un utilisateur passe par la case réparation (sauf si la garantie court toujours), en raison du coût de l’opération mais surtout à cause du temps qu’elle prend. Un ménage privé de frigo est bien souvent pris de court et tenté par la nécessité urgente d’un nouvel achat.

Qu’est ce que l’obsolescence programmée ?

Idem pour un ordinateur : dans les années 1980, la durée de vie d’un appareil était de dix ans en moyenne. Elle est de quatre aujourd’hui…En cause : une petite pièce qui dérape, petite mais essentielle, et dont le coût de remplacement est à peine moins cher que le prix d’un appareil neuf.

Certains voient dans l’usure précoce des appareils électroménagers une sorte de malveillance du fabricant qui pratique ce qu’on appelle « l’obsolescence programmée » : cette technique consiste à limiter la durée de vie d’un appareil en posant par exemple, lors de la conception de la machine, une pièce de moindre qualité dont on sait qu’elle rendra l’âme dans un délai déterminé. L’exemple du  condensateur installé sur une TV est souvent cité : il s’agit d’un petit composant électronique qui intervient au moment de l’allumage du poste de télévision. C’est souvent lui qui déraille en premier, parfois au bout de 2000 utilisations, dans le pire des cas.

Bien évidemment, les fabricants se défendent de fabriquer des appareils peu fiables d’autant qu’un de leur argument de vente consiste justement à mette en avant la robustesse de leur matériel, qualité à laquelle le consommateur est sensible, surtout en période de crise.

D’autres avancent que l’installation de pièces moins chères a aussi permis de faire baisser le coût du produit à la distribution, et « donc à un plus grand nombre de consommateurs d’y accéder ».

Vers une extension de la garantie ?

Quoi qu’il en soit, l’obsolescence programmée, très difficile à prouver, fait l’objet d’une proposition de loi déposée au Sénat par l’élu écologiste Jean-Vincent Placé : elle comprend un volet répressif qui prévoit de sanctionner les fabricants concernés de deux ans d’emprisonnement et 37 500 euros d’amende lorsqu’il est établi qu’ils ont volontairement pratiqué l’obsolescence programmée.

Le texte propose aussi d’obliger les constructeurs à fournir pendant 10 ans les pièces détachées qui permettent de réparer l’appareil tombé en panne, et une extension de garantie de deux ans, dont une présomption de défectuosité de deux ans.

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