Emmanuel Macron, fossoyeur des 35 heures ?

Le nouveau ministre de l’Economie Emmanuel Macron souhaite étendre à toutes les entreprises la possibilité de conclure des accords internes permettant de déroger à la durée légale du travail.

Ce n’est pas la droite, mais peut-être la gauche, en tout cas celle qui se définit comme telle et tient aujourd’hui les rênes de l’exécutif, qui va enterrer les 35 heures.
Dans un entretien accordé au Point, le tout nouveau ministre de l’Economie Emmanuel Macron, réputé très libéral et proche des milieux d’affaires, se dit prêt à « autoriser les entreprises et les branches, dans le cadre d’accords majoritaires, à déroger aux règles de temps de travail et de rémunération ».  Ce type de procédures existe déjà depuis l’Accord National Interprofessionnel (ANI), transposé dans la Loi, a introduit la notion d’accords de compétitivité permettant aux entreprises en difficulté de moduler le temps de travail de leurs salariés (et donc leurs rémunérations) en fonction de la conjoncture et de l’épaisseur du carnet de commande.
« Pourquoi ne pas étendre cette mesure à toutes les entreprises, à condition qu’il y ait un accord majoritaire avec les salariés? » propose Emmanuel Macron dans les colonnes du Point.

Un tabou à gauche ?

Pour le nouveau ministre, cet assouplissement de ce chapitre spécifique Code du Travail, consacré à la fixation d’une durée légale du temps de travail, permettrait de « sortir de ce piège où l’accumulation des droits donnés aux travailleurs se transforme en autant de handicaps pour ceux qui ne travaillent pas », même s’il convient qu’une telle idée est « difficile à expliquer et à porter, spécialement quand on est de gauche ».

Cette ligne rejoint évidemment celle du premier ministre Manuel Valls : celui qui n’était encore que membre du bureau national du Parti socialiste avait, début 2011, jeté un pavé dans la mare en proposant un « déverrouillage des 35 heures ».

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