Entreprise : L’ANDRH propose de supprimer trois jours fériés « chrétiens »

Mine de rien, c’est un pavé dans la mare qu’a lancé l’Association nationale des directeurs des ressources humaines (ANDRH) : elle propose ni plus ni moins de supprimer du calendrier trois des six jours fériés à connotation « chrétienne » et de les remplacer par trois jours de congés « obligatoires » à poser au choix par les salariés.

C’est la proposition d’une association de directeurs des ressources humaines, pas d’un ministre ou d’un conseiller de la présidence de la République. Mais le débat a le mérite d’être lancé.

Trois congés payés dans l’année

L’ANDRH va en faire part au Ministère du Travail, tenu par Michel Sapin, dans les prochains jours : son idée est, en gros, de rendre facultatifs, voire de supprimer, trois des jours fériés du calendrier chrétien et de les remplacer par trois jours de congés supplémentaires que les salariés, athées ou sensibilisés à une religion différente, pourront poser à leur guise dans l’année.

Seraient ainsi déclarés non fériés deux fêtes mobiles du calendrier chrétien, soit l’Ascension et le lundi de Pentecôte (redevenu férié en 2008), et une fête fixe, l’Assomption (15 août).

En revanche, Noël, le lundi de Pâques (qui célèbre la résurrection du Christ), la Toussaint (qui précède d’un jour la Fête des morts) et Noël resteraient fériés pour tout le monde car, d’après l’ANDRH, ces fêtes dépassent le cadre de la stricte tradition chrétienne et « revêtent une forte dimension sociétale».

Cette réforme aurait deux objectifs : l’un reposerait sur des principes liés au « respect de la diversité cultuelle des salariés » en leur laissant plus de « souplesse » : les salariés musulmans ou juifs auraient ainsi la possibilité de poser ces jours fériés lors des fêtes liées à leur confession.

L’autre aspect serait davantage économique. En étalant différemment les jours fériés dans l’année,  ce nouveau calendrier permettrait d’éviter des départs en week-end prolongés massifs.

Tout se ferait « sous forme de congés payés » a tenu à souligner Jean-Christophe Sciberras, le président de l’ANDRH.

Les catholiques jouent l’apaisement

On aurait pu s’attendre à une bronca du côté des autorités catholiques.  Elle n’a pas eu lieu. Monseigneur Bernard Potdevin, porte-parole des évêques de France, a ainsi rappelé que «les catholiques ne sont nullement propriétaires d’un calendrier».

Les fidèles penseront-ils la même chose ?

Monseigneur Potdevin a ajouté : « La République est laïque. C’est elle qui, en fonction du droit du travail, a posé les jours fériés. La signification religieuse nous y sommes attachés, mais le respect de la diversité, c’est certainement une des sources de paix de la société ».

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