Inquiétude record des patrons de PME

Selon la dernière édition du baromètre sur le financement et l’accès au crédit des PME, 86% des patrons se disent « inquiets » pour l’avenir de l’économie française, une proportion en hausse de 13 points par rapport au précédent baromètre datant du mois de mars. Pire, deux fois plus de dirigeants vont jusqu’à se dire « très inquiets ». Comment expliquer cette dégradation ?

KPMG et la CGPME se livrent à une première analyse dans un communiqué : « Malgré le contexte économique incertain, il semble que ce pessimisme ne soit pas la conséquence directe des difficultés affectant la zone euro: en effet, près des trois quarts (73 %) des PME ne se sentent pas impactées de façon importante par la situation économique en Europe ».

Alors qu’est-ce qui coince ?

Restriction du crédit

Commençons d’abord par le constat : 86 % des patrons interrogés dans le cadre du dernier baromètre sur le financement et l’accès au crédit des PME, se disent « inquiets » pour l’avenir,  à moyen terme, de l’économie française. La proportion est très forte. Elle l’était déjà au premier trimestre mais, entre temps, elle a encore progressé de 13 points.

Le résultat de l’élection présidentielle a-t-il pesé sur le moral des chefs d’entreprise ? On sait que les sondages de l’époque indiquaient qu’ils portraient majoritairement leurs suffrages sur le  candidat opposé à François Hollande dont le programme économique ne les inspirait guère, notamment en ce qui concerne la hausse des prélèvements.

Le même baromètre comporte une subtilité sémantique : il distingue les sondés qui se disent encore plus inquiets que les 86% précités. Là aussi, la proportion est impressionnante : ils sont, par rapport à mars dernier, deux fois plus nombreux à se dire « très inquiets ».

Plus que la conjoncture générale, leur situation personnelle les préoccupe évidemment au premier plan : plus de la moitié des dirigeants interrogés (56 %, + 12 points) expriment leur peur pour le devenir de leur  activité en 2012. 12 % se disent à ce propos « très inquiets » (+ 8 points).

Baisse de l’Impôt sur les Sociétés

Concrètement, leur inquiétude provient des « hausses sur les coûts ou les prix des fournisseurs » qui  affectent, par ailleurs, 61 % des PME », puis vient « la baisse du chiffre d’affaires », dans 46 % des cas. Seuls 6% s’inquiètent des difficultés rencontrées avec leur assureur crédit.

Autre sujet d’inquiétude : l’accès au crédit qui se resserre. Plus de deux tiers des PME (68 %) ont au moins un besoin de financement (contre 60 % en mars), mais 30 % pense que la conjoncture économique pèse sur leurs demandes de prêt auprès des banques.

75 % des dirigeants interrogés se disent favorable à modulation de l’Impôt sur les sociétés en fonction du montant des bénéfices réinvestis dans l’entreprise…une des mesures promises par François Hollande dans le cadre de s aprochaine réforme de la fiscalité.