La peur d’embaucher frappe 7 entrepreneurs sur 10

D’après un sondage commandé par le Medef auprès d’OpinionWay, 70% des entrepreneurs disent avoir peur de recruter, principalement en raison d’un coût du travail qu’ils estiment trop élevé.

Oui, l’embauche fait peur aux employeurs. C’est ce que semble confirmer, en tout cas, un sondage réalisé par OpinionWay pour le compte du Medef, l’organisation patronale présidée par Pierre Gattaz. Cette enquête a été réalisée par téléphone du 10 au 22 avril auprès d’un panel de 1 001 petites et grandes entreprises représentant la totalité des secteurs d’activité. A la question « Avez-vous peur d’embaucher ? », 70% des sondés ont répondu « oui ». Mais l’étude va plus loin en discernant les motifs à l’origine de ce blocage psychologique.

La rigidité du contrat de travail

Ce n’est pas le cadre juridique du CDI (Contrat à Durée Indéterminée) qui rebute la majorité des employeurs, mais « le coût du travail », cité par 50% des chefs d’entreprise. Cette compétitivité-prix que François Hollande avait pourtant promis de restaurer à travers les baisses d’impôt accordées par le CICE et les allégements de charges programmées dans le Pacte de Responsabilité. Sans surprise, OpinionWay confirme que les coûts liés à l’embauche posent davantage de problèmes aux petites entreprises qu’aux grandes structures, mieux armées pour supporter le poids des cotisations patronales.

45% des sondés évoquent ensuite le manque de visibilité économique, comme une source « de peur, d’inquiétude et de difficultés » suffisante pour freiner leurs recrutements (45% au total, 20% le mentionne en premier). 45% également parlent des craintes suscitées par la nature du contrat de travail qui réglemente trop le licenciement (16% placent cet argument au-dessus de tous les autres), et 37% se plaignent de la rigidité de la réglementation du travail. 39% des chefs d’entreprises rencontrer des « difficulté à trouver des personnes qualifiées», surtout dans l’industrie (26%).
L’instabilité sociale et fiscale est citée  par 32% des personnes interrogées.