Si l’euroscepticisme règne dans les rangs conservateurs dont est d’ailleurs issu le premier ministre David Cameron, les entrepreneurs britanniques, eux, ont choisir leur camp : ils refusent de quitter l’union Européenne.
Pierre Gattaz, le président du Medef, a son équivalent anglais : il s’agit de Michael Rake, n°1 de la Fédération patronale CBI. Dans une allocution officielle, ce représentant du secteur industriel britannique assure que « la majorité des entrepreneurs » de son pays « voteraient pour le maintien dans l’Union Européenne », si d’aventures, on les invitait à se prononcer par référendum (David Cameron a proposé d’en organiser un sur la question si les conservateurs remportent les élections de 2015). Toujours est-il que la petite musique de la CBI contredit celle entendue, ces dernières semaines, au 10 Downing Street où David Cameron laisse planer la menace d’une sortie de l’UE si certaines réformes ne sont pas engagées à Bruxelles.
Pour Mickael Rake, cette hypothèse ferait apparaître le Royaume- Uni comme un pays « replié sur lui-même, coupé du reste du monde , alors qu’en restant dans l’UE, il choisit, au contraire, l’ouverture qui a assis de tout temps son succès, au commerce, aux gens, aux investissements et aux idées venues de l’étranger ».
Ça c’est pour le discours officiel. En vérité, une sortie de l’UE serait contraire à l’intérêt des entrepreneurs britanniques. L’Europe, en tant qu’institution, leur assure des droits de douane avantageux alors que 50% des exportations du pays sont dirigés vers le Vieux Continent. Surtout, si le Royaume-Uni quittait l’Union, Londre pourrait perdre, par la même occasion, sa suprématie financière au profit d’une autre capitale européens qui drainerait les capitaux retirés de la City.