Les français divisés sur la réforme des contrats de travail

Sans surprise, l’assouplissement des CDD fait moins peur qu’une refonte des Contrats à Durée Indéterminée (CDI).

Les partenaires sociaux se déchirent sur la question des contrats de travail, dont le patronat réclame une évolution juridique pour faciliter les licenciements…et donc les embauches, par ricochet. Les syndicats refusent d’aborder la question,  soutenant que les difficultés d’emploi dans les TPE et les PME se situent à un autre niveau du débat. Mais qu’en pensent les français ?

A ce que semble indiquer un sondage CSA réalisé pour Les Echos, Radio Classique et l’Institut Montaigne, les français seraient plus favorables à un aménagement du CDD qu’à une réforme du CDI.

Allonger la période d’essai ?

Pour beaucoup de salariés ou jeunes à la recherche de leur premier emploi durable, une flexibilisation du contrat à durée indéterminée se traduirait forcément par une perte de droits qui les exposerait davantage au risque de licenciement. Le patronat réclament notamment une nouvelle clause qui permettrait des ruptures de contrat de travail en cas de baisse du carnet de commandes. 45% des sondés soutiendraient cette mesure. 49% seraient plutôt favorables à un allongement de la période d’essai au cours de laquelle l’employeur a la possibilité de rompre une collaboration sans avoir à fournir de justifications. On l’a dit, aucune de ces mesures ne sera adoptée, le gouvernement s’étant engagé auprès des syndicats à « ne pas toucher au CDI ».

En compensation, le Medef et les autres organisations patronales avancent des pistes pour assouplir le CDD, un contrat qui domine largement le marché du travail aujourd’hui (plus de 80% des embauches se font sous cette forme). 64% des français approuveraient à un allongement de la durée maximale de ces contrats de 18 à 24 mois, et 64% accepteraient une hausse des possibilités de reconduction, jusqu’à trois fois, contre une aujourd’hui. Ces deux mesures bénéficient d’une adhésion plus forte encore auprès des jeunes de moins de 25 ans, à 80% favorables à allongement de la durée des CDD, et à 73% pour davantage de renouvellements.