Selon l’auteur du rapport sur la compétitivité, un assouplissement des modalités juridiques du Contrat à durée indéterminée (CDI) doit s’accompagner d’une sécurisation des droits des salariés embauchés en CDD.
3 millions de travailleurs sont recrutés en CDI chaque année en France. La proportion pourrait paraître importante mais c’est une goutte d’eau par rapport aux embauches sous CDD : 18 millions de ces contrats temporaires sont signés chaque année et 80% d’entre eux le sont pour…une période inférieure à un mois !
Louis Gallois, auteur du fameux rapport sur la compétitivité dont s’est inspiré le gouvernement pour mettre sur pied son plan de relance en faveur des entreprises, soulève ce problème dans une interview accordée au journal Le Parisien, et pointe « un marché du travail à deux vitesses ».
Selon lui, pour rétablir l’équilibre, un assouplissement des règles juridiques du CDI doit s’accompagner, non de la disparition des CDD (Contrats à durée déterminée), mais d’un renforcement des droits des salariés embauchés sous contrats temporaires. « Des salariés cumulent jusqu’à 5, 10, 15 CDD dans l’année! » pointe Louis Gallois.
C’est justement le principal point de discorde entre syndicats et patronat, qui peinent à finaliser leurs négociations sur la sécurisation de l’emploi et la flexibilité du marché du travail.
Si accord il y a, il servira de base au gouvernement pour former un projet de loi de réforme du marché du travail.
Rappelons que les discussions coincent actuellement sur l’épineuse question de la taxation des CDD, réclamée par les syndicats : une mesure qui consisterait à moduler les cotisations à l’assurance-chômage au détriment des contrats les plus courts, auxquels certains employeurs ont recours de « manière abusive ».