Lundi de Pentecôte : 80% des salariés ne travaillent pas

Décrété Journée de Solidarité en 2004, reconverti en jour férié quatre ans plus tard, le lundi de Pentecôte fait, chaque année, encore couler de l’encre. Qui travaille, qui ne travaille pas ? En fait, c’est assez clair : 80% des salariés sont en repos aujourd’hui. Car les entreprises ont désormais la possibilité de financer cette journée solidaire comme elles le souhaitent.

Le statut du Lundi de Pentecôte a donné lieu entre 2004 et 2008 à de véritables imbroglios juridiques : ce jour, traditionnellement férié, avait été décrétée Journée de Solidarité : celle-ci se traduisait, pour les salariés, par une journée de travail non rémunérée destinée à financer la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie.

Modalités d’application

La loi a été simplifiée en 2008 : le lundi de Pentecôte est redevenu jour férié mais pas forcément chômé car la Journée de Solidarité subsiste. La différence ? Les employeurs la financent (0,3% de leur masse salariale) désormais comme ils le souhaitent. Le plus souvent, ils la déduisent du temps de leurs salariés sur l’ensemble de l’année ou répartissent les sept heures concernées sur plusieurs journées.

Ceci explique qu’une forte majorité de salariés ne travaillent pas à la Pentecôte : en 2010 et 2011, ils étaient 80% à être en repos. Il pourrait être encore davantage cette année.

Combien ça rapporte ?

Selon la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA), la journée a rapporté plus de 15 milliards d’euros depuis son instauration en 2004.

L’an dernier, elle a permis de récolter  2,33 milliards, soit une hausse de 4,2% par rapport à 2010, a-t-elle précisé. Sur ce total, 1,4 milliard au bénéfice des personnes âgées et 933 millions au bénéfice des personnes handicapées.

Les recettes « ont par exemple servi à financer des travaux de modernisation ou de reconstruction de maisons de retraite ou d’instituts spécialisés pour personnes handicapées » assure la CNSA.

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