Pourquoi faut-il combattre la déflation ?

En France, le courbe des prix est passée en négatif et même descendue à -0,4% en janvier. Petit rappel historique : c’est une longue phase de déflation qui avait fait le lit de la crise de 1929, la plus brutale du XXème siècle.

Dans l’arène politique, il y a ceux qui plaident pour une cure d’inflation afin de relancer la croissance, et ceux qui défendent, bec et ongles, une politique de maîtrise des flux monétaires pour éviter la surchauffe et prévenir tout risque de bulle spéculative, propice à une nouvelle embolie des marchés financiers.

Depuis quelques mois, la question ne se pose même plus comme ça. L’Europe, et la France avec elle, traverse une période de désinflation qui se traduit par un fort ralentissement des prix. Depuis la fin 2014, la courbe est même passée dans le négatif (-0,4% sur un an), sans entrer pour autant en phase de déflation, une notion très technique qui, pour être effective, doit s’étendre sur plusieurs trimestres.

Un rapport avec 1929 ?

Pour faire simple, la hausse des prix, quand elle est très forte, favorise la spéculation. Quand les prix baissent, les investissements, qui sont un pari sur l’avenir, deviennent périlleux. Dans le même temps, l’endettement s’aggrave et la diminution des salaires freine la consommation. Bref, on a là tous les détonateurs capables de faire éclater une gigantesque bombe à retardement. C’est pourquoi la Banque Centrale Européenne a, dans l’urgence, pris des mesures pour desserrer le crédit et favoriser la circulation monétaire, à travers notamment la baisse des taux directeurs et le rachat de dettes souveraines sous forme de crédits.

On est pourtant loin de la situation qui avait conduit à la crise de 1929. A l’époque, les Etats Européens s’étaient lancés dans des politiques déflationnistes afin de réindexer leurs monnaies respectives sur leur réserve d’or, et tenter d’enrayer une inflation démentielle. En provoquant la baisse des prix, les gouvernements avaient, indirectement, ruiné la confiance des investisseurs, prélude à la panique de Wall Street.
Aujourd’hui, en 2015, la baisse des prix s’explique, en grande partie, par la baisse des coûts de l’énergie : les prix pétroliers ont diminué de près de 16% sur un an (-6% en janvier), mais le gaz n’a pas suivi cette tendance (+2,1% sur un an).

Enfin, beaucoup d’experts anticipent déjà un retour d’inflation, notamment grâce l’action de la BCE, consciente du danger et décidée à juguler le risque d’incendie, mais aussi aux effets bénéfiques d’une « baisse conjointe de l’euro et du pétrole, qui redonne du pouvoir d’achat aux agents économiques ».

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