Déflation : la courbe s’inverse

Les prix ont baissé moins vite en France le mois dernier. Un redémarrage encore timide qui éloigne le spectre de la déflation.

La zone euro va peut-être échapper à la déflation, une longue agonie économique qui bloque les investissements, les salaires, la consommation, et ruine la croissance. Pour se prémunir contre ce danger endémique, il faut que les prix remontent. L’an dernier, cet indice a glissé sur une pente déflationniste, une spirale dangereuse dont les gouvernements craignaient qu’elle les conduise dans un cycle long de baisse des prix. Mais le moteur semble reprendre un peu de vigueur. La tendance reste négative, mais la dégradation ralentit. Après -0,4% à fin janvier, -0,3% en février, la courbe s’est redressée à -0,1%. En glissement annuel, l’indice des prix à la consommation s’affiche en hausse à +0,7%.

Hausse des produits manufacturés

Fin 2014, la banque centrale européenne avait tenté d’enrayer le risque d’incendie en rachetant des dettes souveraines, opération qui consiste à réinjecter des possibilités de crédits dans le circuit économique, donc à augmenter le flux monétaire. En vulgarisant un petit peu, on pourrait parler d’une transfusion destinée à renflouer la circulation sanguine d’un corps organique, donc à lui redonner de la force. L’effet peut se révéler pervers et conduire à l’embolie si le doping est mal dosé.

La baisse des prix observée en 2014 était liée notamment à la chute des cours pétroliers et à la rigueur monétaire allemande qui maintenait des taux directeurs élevés sur l’euro.
Le petit soubresaut de mars 2015 « provient du rebond des produits manufacturés (+2%) après les soldes d’hiver et celui, saisonnier, des tarifs de certains services pendant la période des vacances scolaires. Les produits pétroliers (+2,9%) et les produits alimentaires frais (+2,3%) contribuent également de nouveau à la hausse des prix » analyse l’Insee.

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