Inégale…c’est la tendance qui résume le marché de la transaction d’entreprise sur les douze derniers mois.
2020 et sa crise sanitaire, que personne n’avait anticipée, ont brutalement modifié les plans de nombreux cédants et repreneurs.
Les effets de ce contexte incertain se lisent dans les chiffres de la transaction : un rapport publié en janvier dernier par le réseau de franchise Michel Simond, cabinet conseil en cession et acquisition d’entreprise, signale une baisse de 25% des opérations l’an dernier par rapport à 2019.
Un repli général à relativiser cependant car le marché a réagi par à-coups à l’évolution des restrictions imposées par la pandémie : l’essentiel de la baisse, provoquée par les rétractations et le gel de nombreux projets, s’est concentrée au premier semestre, largement perturbé par la longue phase de confinement général et l’arrêt quasi-total de l’activité économique qui en a résulté, entre mars et mai.
A partir de l’été et jusqu’au début de l’automne en revanche, l’offre et la demande ont accéléré (+ 77% de compromis par rapport à la même période en 2019, souligne Michel Simond).
L’earn pour faciliter des ventes
Ces soubresauts n’ont pas ou peu impacté la valeur des biens mobiliers : sur le marché des PME, le cabinet signale une progression du
du prix médian de cession à 220 000 euros, après 214 000 euros l’année précédente (+2,6%). Un résultat positif dont ne profitent évidemment pas tous les secteurs d’activité : sans surprise, les entreprises spécialisées dans la distribution de produits de bricolage et de jardinage profitent d’une conjoncture qui leur est plus favorable, avec une demande en hausse, tous comme les magasins de commerce alimentaires, épargnés par les restrictions administratives liées aux périodes de confinement.
D’après Michel Simond, les cafés, hôtels restaurants, violemment heurtés par la crise depuis près d’un an (les fermetures sont maintenues jusqu’à nouvel ordre) sauvent les meubles – avec des prix stables à la vente – malgré un chute de -36% de leur chiffres d’affaires. En revanche, la dévalorisation des actifs est brutale pour les professionnels de la culture, de l’évènementiel et du prêt-à-porter (-15% minimum).
Certains observateurs du marché de la transaction pointent également un retour de certaines pratiques dans la fixation des prix, comme l’earn out qui a parfois fait l’objet de clause spécifiques dans les contrats de vente : ce dispositif consiste, pour le cédant, à baisser la valeur de son entreprise en contrepartie d’un versement gagé sur les performances et les bénéfices futurs de l’activité. Un moyen de rassurer l’acquéreur sur le potentiel de la transaction.
Le rapport du cabinet Michel Simond observe également de nouveaux comportements chez les investisseurs : beaucoup d’entre eux, par prudence, font montre d’une plus grande flexibilité qui se traduit par exemple par des intentions accrues de mobilité géographique : 51% seraient ainsi prêts à réaliser des opérations dans un autre département que le leur.