Suppression de l’ISF : Macron fait la leçon à Gattaz

Emmanuel Macron dénonce comme une « provocation » l’appel lancé par le président du Medef pour supprimer l’Impôt de Solidarité sur la Fortune (ISF).

Lundi, le président du Medef, présent lors de la conférence annuelle des entrepreneurs, a demandé la suppression de l’Impôt de Solidarité sur la Fortune, au prétexte qu’il pèserait sur la croissance et l’emploi. Le ministre de l’Economie Emmanuel Macron n’a pas tardé à lui répondre, depuis Londres où il a rencontré les milieux d’affaires britanniques, qualifiant de « provocation » ce nouvel appel de Pierre Gattaz. Provocation vraiment ?

Sarkozy n’vait pas supprimé l’ISF

La suppression de l’ISF est une vieille antienne de l’organisation patronale. Cette contribution sur les riches avait été mise en place en 1982 par le gouvernement socialiste de Pierre Mauroy qui appliquait alors à la lettre le programme de François Mitterrand élu un an plus tôt à la présidence de la République. Revenu aux affaires en 1986, la droite avait supprimé l’impôt honni… qui fut rétabli par Michel Rocard en 1989 après la réélection de Mitterrand.

Depuis, le Medef n’a jamais baissé les armes et est constamment revenu à la charge pour demander la suppression de l’ISF. Même Nicolas Sarkozy, devenu chef de l’Etat en 2007, n’avait pas accédé à cette doléance, optant plutôt pour un relèvement du seuil d’entrée dans l’impôt de 800 000 à 1,3 millions d’euros. Rappelons qu’en Espagne, le gouvernement de gauche de Luis Zapatero avait supprimé l’Impôt sur la Fortune.

En brandissant, à intervalles réguliers, cette vieille revendication patronale, le Medef est dans son rôle, ni plus ni moins. Ce qui n’a pas empêché Macron de renvoyer gentiment Gattaz dans ses cordes en lui signifiant que son «  rôle en tant que responsable du Medef, c’est d’accomplir sa part du pacte de responsabilité, ce qu’il n’a pas fait aujourd’hui ».

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