Volte-face de Rebsamen sur le compte- pénibilité

François Rebsamen a suscité un faux espoir chez les artisans en déclarant que les critères de pénibilité jugés « inapplicables » seront supprimés. Mais les propos du ministre du Travail ont été démentis par le gouvernement.

Le sort du compte-pénibilité reste suspendu aux résultats d’une mission a actuellement menée par le binôme composé du député PS Christophe Sirugue et du chef d’entreprise Gérard Huot chargés de simplifier le dispositif, véritable bête noire du patronat.

Mais, jeudi, le ministre du Travail a pris tout le monde de vitesse en déclarant, devant les chefs d’entreprise du bâtiment, réunis à l’occasion de l’assemblée générale de la Capeb, que « les petites entreprises n’auront plus de fiche individuelle à remplir » et que les critères de pénibilité « inapplicables seront supprimés ». C’était caresser dans le sens du poil ces petits patrons qui redoutent « l’usine à gaz » et vont jusqu’à demander la suppression pure et simple de cette mesure phare introduite par la réforme des retraites de 2013.

La Capeb devient menaçante

Les représentants de la Capeb (Confédération de l’Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment) ont sauté sur l’occasion en se disant « ravis et contents » de l’annonce faite par François Rebsamen, au point d’égrener la liste des critères qu’il souhaitent voir disparaître du nouveau règlement (torsion, postures, température, bras levés). Leur enthousiasme a été pourtant vite douché par une contre-déclaration de Matignon indiquant que « rien ne change », avant la remise et l’examen des conclusions des missions d’information en cours.
Une nouvelle fois, les services de François Rebsamen ont dû rétropédaler et aviser la presse que les propos du ministre avaient fait l’objet d’une « interprétation abusive » alors qu’il s’agissait seulement de réaffirmer la nécessaire simplification du compte-temps pénibilité.

Mais le président de la Capeb Patrick Liebus, prenant à témoin l’ensemble des personnes présentes, jeudi,  à l’assemblée générale de la Fédération, n’en démord pas et martèle que le ministre était affirmatif et qu’il « l’a dit devant 600 personnes ». Il ajoute : « Si l’on ne fait pas marche arrière sur ce sujet, je ne retiens plus les artisans. Si l’on nous fait des annonces feu de paille et des effets de manche, je ne réponds plus de rien, ça va très mal se passer. Nous croyons en la sincérité de François Rebsamen».

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