Carburant : baisse du gazole par rapport à l’essence

La hausse du prix de l’essence au niveau record de 1,60 € le litre a creusé l’écart entre les carburants sans plomb et le gazole. Ce dernier est moins cher de vingt centimes. Pendant combien de temps encore ?

Contrairement à ce qui était survenu en 2008, la hausse du prix du carburant frappe de façon progressive. A la pompe, les prix au litre viennent d’atteindre un niveau record, à 1,60 € en moyenne pour le sans plomb 98 et à 1,56 € pour le super sans plomb 95.

Et la perspective, évoquée l’an dernier par le patron de Total de voir un jour l’essence atteindre la barre symbolique des deux euros, se précise. Reste à savoir quand et, pour l’heure rien n’indique que la courbe actuellement imprimée par les prix sera celle qui nous mènera irrémédiablement à ce point de chute.

Car la situation observée en 2012 est particulière, assez conjoncturelle même : le prix du baril est moins cher qu’en 2008 et pourtant les records à la pompe sont battus : ce paradoxe est due à la situation de l’euro. La monnaie européenne, secouée par le surendettement des Etats de l’UE, vaut aujourd’hui moins cher que le dollar. Si cette dépréciation est bonne pour les exportations en raison de la baisse des prix, elle plombe les importations  puisque, mécaniquement, il faut débourser plus d’euros pour régler la facture de l’or noir, évalué en dollar.

C’est ce surcoût qui se répercute immanquablement à la pompe.

Ça, c’est pour l’aspect technique du problème. La dimension géopolitique a aussi son importance : si, comme en 2008, la demande des pays émergents (Chine et Inde en particulier) tire les cours du pétrole vers le haut, l’instabilité qui règne dans les pays producteurs,  en Libye, en Iran et au Nigéria, pèse tout aussi lourdement.  

Seule bonne nouvelle : le gazole reste orienté à la baisse, à 1,3960 euro le litre la semaine passée contre un pic à 1,4240 à la mi-janvier, révèlent les chiffres de la Direction générale de l’énergie et du climat (DEGC). L’arrivé progressive du printemps dans l’hémisphère nord devrait confirmer cette tendance, le prix du gazole étant indexé sur le fuel dont le cours augmente toujours en hiver.

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