Conférence sociale : la révolte des syndicats

Le report du compte-temps pénibilité décidé par le premier ministre Manuel Valls a déclenché la colère des syndicats qui menacent de boycotter, comme le Medef quelques jours plus tôt, la grande conférence sociale des 7 et 8 juillet.

Les débats qui se dérouleront, la semaine prochaine, dans le cadre de la grande conférence sociale pour l’emploi organisée par le gouvernement au Palais d’Iéna (Paris) s’annoncent tendus. Cette semaine, chaque camp, syndicats d’un côté, patronat de l’autre, s’est chauffé les gants, jusqu’à menacer de jeter l’éponge si le vent menaçait de tourner en sa défaveur.

Premier round, lundi, avec le Medef : son président Pierre Gattaz avait clairement agité la menace d’un boycott si Matignon n’annonçait pas très vite le report à 2016 du compte-temps pénibilité, un dispositif financé par les entreprises qui doit permettre aux salariés exposés à des tâches difficiles de partir plus tôt en retraite. Mardi, le premier ministre a lâché du lest et accédé à la demande du patron des patrons.

Des chaises syndicales vides les 7 et 8 juillet ?

Du coup, les syndicats l’ont eu mauvaise, si bien qu’un deuxième round s’est ouvert. La CFDT, par la voix de son secrétaire générale Laurent Berger, a eu vite fait de dénoncer « une atteinte très grave au dialogue social et aux droits des salariés », référence à la promesse faite par Manuel Valls le matin même dans le journal Les Echos, de « simplifier le Code du Travail ». Dans les rangs syndicaux, cette nouvelle concession au Medef a été vécue comme une nouvelle déclaration de guerre.

Après le Medef, CFDT, CGT et FO évoquent à demi-mot une stratégie commune qui pourrait se traduire par la politique de la chaise vide : « La décision n’est pas prise mais le contexte a changé depuis ce matin. Nous irons dire ce que nous avons à dire au président de la République. Pour le reste, nous allons réfléchir et ajuster notre comportement » a lâché le n°1 de Force Ouvrière Jean-Claude Mailly. Bonjour l’ambiance.

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