Pourquoi les français boudent les syndicats

A la veille de la manifestation du 1er mai, un baromètre OpinionWay révèle le fossé entre les syndicats et une (petite) majorité de français.

On le sait, l’engagement syndical ne va pas de soi en France, peut-être parce qu’il s’inscrit trop dans une logique de lutte, contrairement à l’Allemagne, l’Angleterre, et surtout la Suède et la Finlande où la négociation prime, dans un environnement social plus unitaire, et sans doute moins politisé. Dans les pays scandinaves, le taux de syndicalisation atteint 70% (18% en Allemagne). Il n’est que de 8% chez nous.

Pas étonnant alors qu’une forte majorité de français conteste, d’une certain manière, l’influence des syndicats, en ce qu’elle ne correspond pas, à leurs yeux, à leur poids dans la société, et notamment dans le monde du travail.  68% des sondés jugent ainsi que les centrales syndicales, régulièrement invitées à la table des négociations sur les grandes questions sociales, ne sont « pas représentatifs des salariés » (31% pensent le contraire). C’est ce qu’indique un sondage OpinionWay réalisé pour Axys Consultants, Le Figaro et BFM Business, à la veille du grand défilé du 1er mai, Fête du Travail.

Perte de vitesse chez les travailleurs modestes

Une majorité, certes plus modeste (54%) estime que les syndicats  sont « inutiles » mais les français (56%) comptent tout de même sur eux pour défendre les intérêts des salariés, et leur font d’ailleurs confiance à ce sujet. Dans le public, cette « foi » dans les syndicats est plus forte que dans le secteur privé (57% contre 48%). Elle est aussi plus importante chez les cadres (52%) que dans les catégories populaires (48%) dont, historiquement, les syndicats sont pourtant censés plaider la cause. Seulement 37% des plus de 65 ans considèrent aujourd’hui qu’ils sont « utiles ». 72% des inactifs pensent qu’ils ne sont pas représentatifs des travailleurs, avis partagé par 76% des plus de 65 ans.

67% des sondés affirment n’avoir aucune affinité avec un syndicat. C’est le cas surtout chez les plus jeunes situés dans la tranche d’âge des 25-34 ans (73%). Cette proportion est élevée également dans les couches populaires (71%) et dans l’ensemble des salariés du privé (69%).
Parmi ceux qui se sentent proches d’une organisation syndicale, 9% citent la CFDT, 8% la CGT, 6% Force ouvrière et 4% la CFTC. 2% des française citent Solidaires, l’Unsa et la CFE-CGC.

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Journaliste de formation, j'occupe actuellement la fonction de rédacteur au sein du réseau des sites Internet de services aux entreprises du groupe Libbre. Je peux justifier d'une expérience de six ans dans la presse quotidienne angevine au sein de trois quotidiens : la Nouvelle République, Ouest-France puis le journal majoritaire en Maine-et-Loire : le Courrier de l'Ouest (2007-2009).

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