Crise de confiance sur le Livret A

Pénalisé par un taux de rémunération défavorable (0,75%), le Livret A a perdu 9,29 milliards d’euros en 2015, indique le bilan annuel de la Caisse des dépôts et Consignations qui collecte ses fonds.

C’est en 2015, que le taux d’intérêts du Livret A est descendu à son point bas historique (0,75%). Les français ne s’y sont pas trompés et ont multiplié les retraits pour transférer leurs fonds sur des produits plus rémunérateurs. Dans son bilan annuel, la caisse des Dépôts et Consignations, par où transite l’épargne du Livret A pour être réinjecté dans le secteur du logement social, observe un différentiel négatif  de 9,29 milliards d’euros entre le niveau des dépôts et les sommes retirées. Sur l’ensemble de l’année, les dégâts ont toutefois été limités, avec une décollecte nette estimée à 6,13 milliard, un niveau stable par rapport à 2014.

Taux encore avantageux

La banqueroute ne guette pas pour autant le Livret A, dont l’encours s’élève encore à 255, 9 milliards d’euros, un matelas plus épais qu’il ne l’était en 2008, époque à laquelle son taux culminait à 4%. L’arrivée au pouvoir de François Hollande en 2012 avait donné lieu à un léger vent d’euphorie sur cette épargne, en raison du relèvement des plafonds d’encaisse, mais la désinflation qui s’est amorcée en 2014 a progressivement bridé sa compétitivité et pesé psychologiquement sur les français. De 2,25% en 2011, son coefficient avait été graduellement déprécié à 1,75% début 2013, puis 1,25% la la même année, 1% en 2014, puis 0,75% à l’été 2015.

Enfin, dans un souci d’exactitude, rappelons que le Livret A n’en est pas à sa première « saignée ». En 1999, période d’euphorie économique, le produit avait perdu plus de 10 milliards après une baisse drastique du taux rémunérateur de 3 à 2,25%. Si le taux actuel paraît dérisoire, il reste mathématiquement avantageux parce qu’il se situe très au-dessu du rythme d’inflation.

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Journaliste de formation, j'occupe actuellement la fonction de rédacteur au sein du réseau des sites Internet de services aux entreprises du groupe Libbre. Je peux justifier d'une expérience de six ans dans la presse quotidienne angevine au sein de trois quotidiens : la Nouvelle République, Ouest-France puis le journal majoritaire en Maine-et-Loire : le Courrier de l'Ouest (2007-2009).

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