France : toujours pas d’inflation au compteur

La Banque Centrale Européenne a beau remettre du carburant dans le moteur, la courbe de l’inflation reste au point mort en France et dans l’ensemble de la zone euro. Une mauvaise pente qui inquiètent les entreprises et les économistes, mais satisfait ponctuellement les consommateurs.

La courbe des prix reste encore dans le vert en France, mais la marge s’amenuise et fait craindre aux plus pessimistes un basculement dans une phase déflationniste : après un sursaut aussi bref que rassurant en août, l’indice des prix à la consommation s’est de nouveau replié de -0,4% le mois dernier, sous le double effet de la rentrée scolaire et du contre-choc pétrolier.

Hausse des produits manufacturés

Le premier facteur est conjoncturel et se produit régulièrement en septembre avec la fin des vacances estivales : après le grand rush, les prix des voyages et de l’hébergement touristiques s’effondrent (respectivement -28,8% et -16,4% le mois dernier). Le second s’est amorcé il y a un an : il est lié au coût de l’énergie, tiré vers le bas par l’abondance de pétrole qui fait baisser les tarifs à la distribution. Cette détente est bonne à prendre pour les ménages et les acteurs économique qui importent des matières premières moins chères, mais elle favorise aussi, aggrave même, une spirale négative entraînée par une forte concurrence sur les prix partout en Europe qui comprime les marges des entreprises les plus fragiles. Surtout la baisse des coûts pétroliers n’est pas compensé, en France comme ailleurs, par une hausse des produits alimentaires (-0,1% en septembre, hors produits frais), ni par un rebond suffisant des biens manufacturés (+1,4% en septembre mais -0,9% en glissement annuel).

A l’arrivée, la courbe d’inflation enregistrée en France a été nulle pour le deuxième mois consécutif. L’indice des prix harmonisé à l’échelle de la zone euro recule encore de -0,4% en septembre, un résultat qui sape l’objectif de la BCE visant à atteindre un rythme de croisière proche de +2% par an.

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