Hausse du pouvoir d’achat : retournement ou faux départ ?

Après trois années de baisse, le pouvoir d’achat des français a augmenté de +0,5% en 2014. Une progression fragile qui reste conditionnée à l’évolution des prix pétroliers.

Les plus jeunes se souviennent que la France a gagné la Coupe du monde en1998. En revanche ils ont peut-être oublié que, dans le même temps, la machine économique de leur pays repartait tambour battant, grâce notamment à un fort redémarrage de la demande intérieure. Ce surcroît de consommation s’expliquait, sous l’ère Jospin et de la gauche plurielle, par une progression des salaires et à un effet rattrapage venu effacer cinq années de croissance molle, et compenser un taux d’épargne anormalement élevé en 1997. A l’époque, l’inflation était faible, surtout en 1998 et 1999 avec des rythmes inférieurs à 1% et un cours pétrolier beaucoup plus bas qu’en 2014 (entre 8 et 10 euros le baril de brent, contre 50 aujourd’hui). C’est le seul parallèle qui peut être fait avec la situation actuelle, à ceci près qu’aujourd’hui, c’est la déflation qui menace (-0,3% en progression annuelle à fin février 2015).

Le spectre de la déflation

D’après une mesure de l’Insee, relayée par Les Echos, le pouvoir d’achat a augmenté de +0,5% l’an dernier. Cette légère embellie, qui interrompt trois années de baisse, est surtout liée au phénomène de désinflation (ralentissement de la hausse des prix) amplifiée par la chute des tarifs de carburants. Cette détente des marchés de l’or noir s’est révélée d’autant plus profitable aux ménages qu’elle s’est  combinée avec la hausse de la masse salariale (+1,5%) et des prestations sociales. Au total, le journal Les Echos évoque une hausse du revenu « brut » des ménages de +1,6% en 2014.
Peut-on parler d’un retournement structurel comparable à celui de 1998, ou s’agit-il d’un simple feu de paille si fragile qu’une remontée des cours du baril suffira à l’engloutir ? Le risque est d’autant plus réaliste que la baisse des prix s’accompagne cette fois d’une menace déflationniste qui pèserait sur les salaires et les investissements et plongerait la France et l’Europe dans une nouvelle récession économique.

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