Inflation négative en février : bonne ou mauvaise nouvelle ?

Une inflation inférieure à 0%, c’est bon à prendre pour les ménages qui voient leurs frais baisser. Moins pour le gouvernement qui craint un impact sur le niveau de croissance.

Les prix ne redémarrent pas en France. Selon des données provisoires fournies par l’Insee, la courbe des prix s’est repliée à -0,2% en février, en raison notamment de la stagnation des cours pétroliers qui végètent aux alentours des 30 dollars le baril depuis le début de l’année, un record à la baisse depuis plus de dix ans.

Les français, qui voient leur facture énergétique fondre comme neige au soleil, n’y décèlent que des avantages, et sur le court terme ils ont raison de s’en réjouir. Les économistes sont beaucoup plus réservés, d’abord parce que ce contrechoc commence à fragiliser les entreprises qui tirent leurs principaux revenus du pétrole. Ensuite, parce qu’en poussant le rythme d’inflation à la baisse, le cours de l’or noir suscite des incertitudes sur le front des investissements et menace, du même coup, d’annihiler le peu de croissance que la France et la zone euro arrivent encore à dégager. Des prix au ralenti, c’est aussi un risque de gel des salaires, et des recettes fiscales en moins pour l’Etat qui prélève la majorité de ses ressources par le biais d’une TVA qui reste… tributaire de l’inflation. Quand le curseur flirte avec le zéro, ou passe en zone négative, les taux d’intérêts demeurent bas mais, revers de la médaille, les investissements sont aussi découragés en raison des faibles potentiels en matière de plus-values. Une réaction en chaîne qui expose n’importe quel marché au risque de récession.

La Banque Centrale européenne, qui contrôle la planche à billets, a bien compris la menace : depuis un peu plus d’un an, elle tente de réveiller les prix en lâchant la bonde au crédit interbancaire dans l’espoir qu’il stimule la création monétaire. Sans succès pour l’instant.

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