La croissance n’atteindra pas 1% en 2014, selon la Cour des Comptes

Lors d’une interview sur Europe 1, le président de la Cour des comptes Didier Migaud a estimé que la prévision gouvernementale annonçant une croissance à +1% en 2014 a peu de chance de se réaliser.

Les prévisions de croissance, à partir desquels les Etats construisent leur budget, font, en cours d’année, l’objet d’ajustements, de démentis, d’expertise, de contre-expertise, de confirmations, d’infirmations émanant de principales organisations politiques, économiques et financières.

L’an dernier, le gouvernement français a tablé, comme la Commission de Bruxelles, sur une croissance de +1% en 2014. Mais cet objectif a pris du plomb dans l’aile dès le premier trimestre plombé par un taux à 0%. Toute l’attention se fixe désormais sur les chiffres du deuxième trimestre, portant sur la période avril-juin. On en est encore au stade des prévisions. Dans son dernier bulletin, la Banque de France anticipe un niveau de production à +0,2% du PIB, légèrement inférieur à la première estimation de l’Insee (+0,3%) qui va d’ailleurs bientôt affiner sa projection.

Pas assez de croissance pour faire baisser le chômage

Selon Didier Migaud, président de la Cour des Comptes, l’objectif annuel du 1% sera difficilement tenable : « Pour atteindre ce chiffre, il va falloir une forte reprise, des trimestres à 0,5%. Or, les indicateurs conjoncturels montrent qu’on n’est pas à ces niveaux », et ce, en dépit du retour de la croissance mondiale qui semble moins profiter « aux pays développés ».
Une chose paraît – heureusement – certaine : la croissance française en 2014 sera meilleure que l’an dernier. Il faut dire qu’elle avait atteint un point bas inquiétant (+0,3%) après une période de récession entre le dernier trimestre 2012 et le premier trimestre 2013.

Mais, gros bémol, tous les experts économiques s’accordent pour dire qu’un taux minimal de +1,5% de croissance est nécessaire pour faire baisser le chômage.
« La France a de considérables atouts, mais aussi beaucoup de rigidité. Elle doit faire les réformes nécessaires et être moins indifférent à l’inefficacité de l’action publique » souligne Didier Migaud, ancien membre du socialiste.

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