Le niveau des salaires a plutôt bien résisté pendant la crise

Selon une étude de l’Insee, le salaire moyen par tête a progressé, hors inflation, de 2,4 % entre 2009 et 2010. Un résultat qui va à l’encontre du ressenti créé par la hausse générale des prix, et notamment des coûts de l’énergie.

C’est une constante des bilans statistiques : bien souvent, leurs résultats contredisent l’élément réel que constitue le ressenti économique face à la hausse concrète des prix et à l’érosion du pouvoir d’achat qui en découle.

L’enquête de l’Insee publié ce mercredi 4 mai 2011 indique que le niveau salaire de base (primes et heures supplémentaires) a plutôt bien résisté à la crise : il a certes stagné en 2008, année du choc, mais il a ensuite progressé, mais de façon très modérée : + 1,2% en 2009 et encore 1,2% en 2010, hors inflation.

Bien entendu, et c’est là que l’analyse exige une dose de subtilité, ces chiffres se basent sur des moyennes et ne prennent pas en compte les disparités entre les niveaux des salaires : on sait, par exemple, que les hautes rémunérations ont augmenté plus vite ces dernières années que la moyenne des revenus les plus modestes.

2. Depuis vingt ans

La dégradation du marché de l’emploi entre 2008 et 2010 (près de 240 000 emplois perdus) a fortement pesé sur les salaires et le rythme de progression enregistré sur le même période est le plus faible depuis dix ans (rappelons qu’en 2000, l’entrée en vigueur des 35 heures avait provoqué un gel des salaires).

En remontant encore plus loin, le salaire annuel net n’a progressé que de 0,5% entre 1990 et 2008 (pour le secteur privé), période au cours de laquelle la part des cotisations sociales s’est significativement alourdie avec la création de la CSG et de la CRDS, destinée à maîtriser le déficit de la Sécurité Sociale alors que le taux de chômage a toujours culminé au-dessus de la barre des 8%.

Depuis 20 ans, l’évolution du revenu salarial moyen (y compris les temps partiels) s’est traduite par une croissance annuelle encore plus faible (+0,4%), ponctuée de pics à la hausse (+1,8% en 2007) et de pics à la baisse (+0,7% en 2008).
Ce sont les cadres et les ouvriers qui ont le plus tirer partie de la hausse annuelle de 0,5% enregistrée entre 1995 et 2008, indique l’Insee.

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