Montebourg, nommé ministre de l’Economie

Ses différentes sorties verbales qui avaient heurté la sensibilité du patronat en 2012 et 2013 n’ont pas enrayé l’ascension d’Arnaud Montebourg : le « trublion » du gouvernement remplace finalement Pierre Moscovici au Ministère de l’Economie. Le bon choix pour rassurer les chefs d’entreprise et les dirigeants de l’UE ?

Montebourg à l’Economie ? Il y a encore quelques mois, pas grand monde n’aurait misé un kopeck sur cette nomination. Et pour cause : En 2012, l’ancien candidat aux primaires socialistes, nommé au Ministère du Redressement Productif, n’avait pas usurpé sa réputation de fort en gueule, multipliant les séances de bras de fer avec le monde patronal et le secteur bancaire, à grand coups de déclarations taillées à la serpe.

Chantre du made in France

On se souvient de la position qu’il avait prise sur le dossier Florange, préconisant une nationalisation temporaire du site abandonné par ArcelorMittal, ligne que n’avait pas suivi le premier ministre d’alors, Jean-Marc Ayrault, au risque de désavouer Montebourg, ce que ce dernier ne lui a d’ailleurs jamais pardonné.
En 2013, il avait qualifié les technocrates bruxellois de « connards » et reproché au président de la Commission Européenne Manuel Barroso d’être « le carburant du Front National ». Revers de la médaille, fin 2012, c’est un cadre du groupe Mitsubishi qui avait traité le ministre français de « débile mental ».

Depuis, Montebourg a calmé le jeu et s’est glissé dans la peau du champion mondial du « Made in France », discours qui a fini par séduire les chefs d’entreprise tricolores. Il y a un peu plus d’un an, il avait osé poser en marinière sur la couverture d’un grand magazine français, s’attirant au final davantage de louanges que de moqueries.

Récemment, des grands patrons, tels ceux de Veolia, Airbus, Sanofi et même Bolloré, solidaire des diatribes du ministre contre l’euro fort et les immixtions de Bruxelles dans les affaires publiques françaises, n’ont pas caché l’estime qu’il porte à celui qui a fait preuve de volontarisme, souvent en vain d’ailleurs, face à la cascade de plan sociaux en 2012 et 2013.

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