Quel chômage en août ?

Les nouveaux chiffres du chômage tomberont ce jeudi soir. Une première sueur froide pour la nouvelle ministre du Travail Myriam El Khomri.

Il s’agit du premier vrai bilan de rentrée, même si les chiffres qui seront livrés ce soir par le gouvernement portent sur le mois d’août. Comme ses prédécesseurs François Rebsamen et Michel Sapin, c’est Myriam El Khomri, nouvelle ministre attitrée au Travail, qui va s’y coller : la tâche est réputée d’autant plus ingrate que ce ministère, situé au Châtelet ne s’occupe pas, à proprement parler, du chômage dont l’évolution relève davantage de le politique économique fixée par Bercy.

630 000 chômeurs de plus depuis 2012

Peu importe, c’est Myriam El Khomri qui sera chargé d’annoncer les mauvaises nouvelles, de les tordre, de les onduler dans une subtile gymnastique de considérations optimistes et de promesses pseudo-volontaristes.  La tâche est lourde : le chômage a, certes, légèrement baissé en juillet (-0,1%) mais cette petite respiration n’a été rendue possible que par le nouveau comptage des chômeurs qui déleste la fameuse catégorie A, la plus sensible, de certains de ses éléments statistiques, recasés dans d’autres tiroirs de Pôle Emploi.

A fin juillet, la France métropolitaine comptait 3,55 millions de personnes sans aucune activité professionnelle, un chiffre qui monte à 5,72 millions si on englobe, dans ce bilan record, toutes les autres catégories de demandeurs d’emploi et la situation du marché du travail dans les départements d’Outre-Mer.
Heureusement pour El Khomri, l’horizon semble se déboucher un peu, grâce à de meilleures perspectives de croissance pour 2016. Sauf nouveau krach, le chômage devrait, au pire se stabiliser, au mieux reculer l’an prochain, mais dans des proportions insuffisantes pour espérer un retour au niveau de 2012. Depuis cette date, qui coïncide avec l’arrivée de François Hollande à l’Elysée, le chômage a frappé 630 000 personnes supplémentaires, plus d’un million même en incluant tous celles qui exercent une petite activité mais restent inscrites à Pôle Emploi