Salaires des cadres : le coup de froid

Les salaires des cadres ont progressé bien moins vite que l’inflation en 2013, révèle une étude menée par la filiale du groupe Randstad Expectra.

Après + 2,9% en 2011 et +2,4% en 2012, le salaire des cadres n’a progressé, en moyenne, que de +0,5% cette année, indique une étude réalisée par Expectra à partir des extraits de 74 000 bulletins de paie. Ce chiffre marque un brutal coup d’arrêt pour cette catégorie socioprofessionnelle visiblement rattrapée par la crise et l’un de ses principaux dommages collatéraux : la prudence salariale et le blocage des gratifications.

Les cadres de l’informatique mieux lotis

Résultat, la rémunération des cadres n’a pas suivi la courbe de l’inflation (environ +1% sur les douze derniers mois), ce qui s’est traduit mécaniquement par une baisse de pouvoir d’achat.

Les disparités restent néanmoins fortes entre les secteurs d’activité : les hausses les fortes sont intervenues dans les secteurs de l’informatique et des télécommunications (+1,8%) et jusqu’à +6,1% pour les ingénieurs officiant dans le domaine de la sécurité informatique.

Leurs homologues exerçant dans le domaine du réseau (+5,6%) ou architectes techniques (+5,5%) s’en sont également bien tirés, beaucoup mieux en tous les cas que les cadres en poste dans les services des Ressources Humaines ou juridiques (+0,2%).

Des différences de traitement ressortent également en fonction des zones géographiques : ainsi l’Ile de France a, sans surprise, mieux payé (+0,9%) que la province (+0,3%).

Selon le directeur général d’Expectra, ce trou d’air traduit un réajustement de la revalorisation salariale après deux années relativement généreuses. Il illustre la prudence à laquelle se livrent les entreprises toujours en manque de visibilité à court terme : « La maîtrise des coûts salariaux est plus que jamais de rigueur dans les grands groupes comme dans les PME » explique-t-il, soulignant au passage que « les investissements restent toujours orientés à la baisse ».  Seul un retournement de cette tendance permettra, selon lui, aux « rémunérations des cadres de retrouver un rythme de progression plus favorable ».