Une « fuite » de 6 milliards d’euros dans le Livret A en 2014

C’est officiel : les français, refroidis par un taux de rémunération historiquement bas à 1%, ont retiré 6,13 milliards d’euros de leur Livret A en 2014. L’ampleur de cette désaffection n’atteint toutefois pas le niveau de 1999 (-10 milliards).

Sur le Livret A, comme ailleurs, il y l’argent qui rentre et l’agent qui sort. 2014 n’aura pas été une année bénéfique pour les épargnants, ni pour les collecteurs. La faute à un taux de rémunération passé à 1% en août 2014, un point bas historique, qui offrait peu de perspectives aux particuliers. Au final, le Livet A français, un placement réputé sûr et avantageux en raison de sa défiscalisation et de la souplesse de ses opérations, a été délesté de 6 milliards d’euros, des fonds majoritairement reportés sur des produits plus rémunérateurs, comme l’assurance-vie et le PEL ou Plan d’Epargne-Logement.

Mauvaise nouvelle pour le logement social

Le livret « rouge », qui finance, pour partie, le logement social et les PME, n’a pas pour autant subi une hémorragie. D’abord parce que la décollecte de 2014 est moins importante que la saignée enregistrée en 1999 (10 milliards de fonds retirés) consécutive, elle aussi, à un abaissement du taux d’intérêt, passé à l’époque de 3% à 2,25%. Ensuite parce que ce trou d’air fait suite à deux années (2012 et 2013) de collecte exceptionnelle (49 et 19 milliards, LDD compris) lié au relèvement des plafonds.

Pour rappel, le taux du Livret avait culminé, en 1983, à 8,5%, mais, à l’époque, l’inflation galopait. Pendant une dizaine d’année, de 1987 à 1996, le Livret A rémunérait à hauteur de 4,5%, un niveau qu’il n’a jamais retrouvé depuis. En 2008, son taux atteignait encore 4%. Mais la désinflation, qui s’est accélérée en 2012, a entraîné le Livret A dans les abysses.

La semaine dernière, la banque de France avait préconisé une nouvelle baisse du taux à 0,75%, mais le gouvernement n’ pas suivi cette ligne pour de raisons politiques évidentes, préférant un maintien des intérêts à 1%, soit bien au-delà du rythme des prix (0% à fin 2014). Une décision qui risque de peser sur le secteur du logement social qui, du même coup, contracte des prêts toujours plus chers.

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