Baisse record du Livret A le 1er août (0,75%)

Pour la première fois de son histoire, le taux de rémunération du livret A va passer sous la barre symbolique du 1%.

Le coup est rude pour les 60 millions de français détenteurs d’un Livret A. Rude mais symbolique car le produit, malgré un taux minime (0,75%) continuera à rapporter à un rythme un peu plus élevé que l’inflation (0,3%). Lundi, le ministère des Finances Michel Sapin a décidé de suivre la recommandation de la Banque de France plaidant en faveur d’une baisse de 1% à 0,75% du taux de rémunération du premier livret d’épargne français. On peut parler de « concession » de la part du gouvernement, car tout le monde se souvient qu’en janvier dernier l’Elysée avait opté pour un maintien du curseur à 1% malgré un niveau d’inflation négatif. L’opération était apparu comme une manoeuvre politique à deux mois des élections départementales.

Le pouvoir d’achat des épargnants sauvegardé ?

Cette fois, le problématique n’est plus tout à fait la même : pressé par la Banque de la France et, à travers elle, par l’institution financière de Francfort de revoir ses taux d’épargne à la baisse conformément à la politique de relance du crédit engagé par Mario Draghi, le gouvernement s’est résolu à briser le tabou psychologique qui entoure le Livret A, sujet éminemment sensible auprès de l’électorat populaire. D’autres élections, régionales cette fois, pointent pourtant à l’horizon, mais à plus longue échéance (décembre).

Le paradoxe, c’est que le placement rapportera moins au moment où la courbe des prix inflation repart doucement à la hausse (+0,3%) : « Compte tenu de la prévision d’une légère augmentation de l’inflation d’ici la fin de l’année et dans la perspective de préserver encore mieux le pouvoir d’achat des épargnants, le gouverneur considère qu’il est justifié de déroger à la stricte application de la formule de calcul ainsi que le règlement en prévoit la possibilité » précise la Banque de France dans un communiqué. La règle aurait en efft dû conduire le gouverneur Christian Noyer à préconiser un taux à 0,5%, plus en phase avec la courbe des prix.

Pour Bercy,  la baisse du taux répond à un double-objectif : « garantir le pouvoir d’achat des épargnants et favoriser l’investissement du secteur du logement social avec un gain de plus de 300 millions d’euros ».
Rappelons que la quasi-totalité des fonds collectés sur le Livret A sont réaffectés, via la Caisse des Dépôts et Consignations, sur le marché du logement.

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