Chômage : des chiffres faussés en mai ?

Le nombre important de jours fériés en mai et les doubles relances effectuées par l’administration aurait provoqué « une chute anormale de sorties de Pôle Emploi » pour défauts d’actualisation. Le dernier bilan du chômage serait ainsi faussé, annonce le ministère du Travail pour justifier les mauvais chiffres du mois dernier (+0,5%).

Malgré le rebond de croissance du premier trimestre (+0,6%), confirmé ce matin par l’Insee, le chômage a encore progressé en mai. Le rythme, plus modéré qu’en avril, reste encore très élevé (+0,5%). Dans les faits, il traduit l’arrivée de 16 200 chômeurs de plus sur les tablettes de Pôle Emploi, en catégorie A. Mais le gouvernement tente de justifier ce mauvais bilan par une procédure technique qui aurait conduit l’administration à relancer deux fois les demandeurs d’emploi, réduisant  ainsi «les sorties de catégories pour défaut d’actualisation». Si les choses s’étaient déroulées normalement, et selon la formule habituelle appliquée chaque mois,  « le nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A aurait augmenté de + 7 000 à + 10 000 » indique le Ministère du Travail. Comprenne qui pourra.

Une chose est sûre, la courbe s’est encore affichée en hausse le mois dernier. Près de 70 000 chômeurs supplémentaires ont été enregistrés dans l’ensemble des trois catégories A, B et C. Leur nombre atteint 5,4 millions en France métropolitaine, un chiffre en progression de +1,3% sur un an. A fin mai, Pôle Emploi comptabilisait 3 552 200 demandeurs d’emploi sans aucune activité ?
Le gouvernement compte sur la croissance et les aides consenties aux petites entreprises pour renverser la tendance dans les prochains mois : « Les mesures en faveur de l’embauche dans les TPE et PME annoncées par le Premier ministre le 9 juin dernier, et notamment la prime exceptionnelle de 4 000 euros pour l’embauche du premier salarié, ont pour objectif de stimuler rapidement les créations d’emploi » écrit le ministre François Rebsamen.