Chômage : la course à l’abîme

Les mauvais chiffres du mois de mars (+0,4%) portent à 3 509 800 le nombre de personnes sans aucune activité en France. Un record de plus.

Malgré la baisse du prix pétroliers, la dépréciation de l’euro et le vent de croissance qui souffle sur l’Europe, le chômage français a encore augmenté en mars (+0,4%), révélait hier soir le dernier bilan mensuel du ministère du Travail.  C’est le 30ème mois de hausse sous l’ère Hollande qui totalise plus de 600 000 chômeurs depuis mai 2012.  Cette série de dégradations porte à 3 509 800 le nombre de personnes sans aucune activité en métropole (catégorie A), à 5,3 millions avec les temps partiels transitoires, et à 5,59 millions en comptabilisant l’Outre-Mer.

Le chômage de longue durée explose

Celle de mars (+0,4%) s’est traduite par 15 400 inscriptions supplémentaires en catégorie A. Le ministre du Travail a beau parler d’une décélération  sur trois mois, le chômage de longue durée continue à faire des ravages, notamment chez les jeunes dont la situation s’est fortement dégradée le mois dernier (+1%). 43,6% des personnes inscrites à Pôle Emploi le sont depuis plus de douze mois, et plus de 700 000 galèrent dans le chômage depuis plus de trois ans !

Le chômage n’a baissé que quatre fois depuis le début du mandat de François Hollande, et jamais deux fois consécutivement. La dernière amélioration remonte à janvier dernier (-0,5%), mais février (+0,4%) et mars (+0,5%) ont eu tôt fait d’effacer cette amorce d’embellie. Les experts du marché du travail s’accordent pour dire que trois mois de baisse à la suite sont un minimum pour parler d’une « réelle inversion de la courbe du chômage ». 1,5% de croissance sont requis également pour permettre à l’économie de créer plus d’emplois qu’elle n’en détruit.