Compétitivité : les bons points du CICE

D’après l’Insee, le crédit d’impôt aux entreprises a permis de ralentir la progression du coût du travail en France, et de le rapprocher de celui de l’Allemagne.

Mis en place en 2013, le CICE (Crédit d’Impôt Compétitivité-Emploi) reste le symbole du tournant libéral opéré par François Hollande moins d’un an après son accession à l’Elysée. Ce dispositif n’était rien moins qu’une resucée de la TVA sociale promise puis votée par Nicolas Sarkozy à la fin de son mandat présidentiel, mais finalement jamais appliquée. Objectif : redonner des marges de manœuvres aux entreprises par des baisses massives d’impôts capables d’alléger le coût horaire du travail. Boudé dans un premier temps, le CICE a fini par atteindre sa cible, mais pas son but initial car l’effet de ces réductions de « charges » sur la courbe du chômage a été nul.

Hausse du coût du travail en Allemagne

D’après l’Insee, la mesure a permis aux entreprises de reconstituer leur taux de marge et « d’intégrer les exonérations de charges dans leur comptabilité dès 2013 ».  Mais le niveau d’investissement est resté au point mort (en 2014 surtout avec une contraction de -0,2% au quatrième trimestre) et des créations d’emplois très insuffisantes pour absorber la demande sur le marché du travail. Où est donc passé l’argent ? A l’extrême gauche, on dénonce un transfert de ces bénéfices dans les dividendes versés aux actionnaires. D’autres soutiennent que ces baisses d’impôt ont surtout permis aux chefs d’entreprises de financer des augmentations de salaires, pas des embauches. D’autres encore prétendent que ces sommes ont servi à colmater les brèches ouvertes depuis 2008, et d’assainir la situation des entreprises fragilisées par la crise.

Selon l’Insee, l’impact du CICE sur le coût du travail a été réel : dans l’industrie, a progressé de +1,1 % en France entre 2012 et fin 2014, contre 2,1 % dans la zone euro et +3,2 % en Allemagne. D’après un bilan dressé par Coe-Rexecode, le coût horaire de la main d’œuvre dans la production manufacturière sera désormais plus élevé à Berlin (39,50 euros) qu’à Paris (37,50 euros), mais le rapport resterait favorable à l’Allemagne dans les services marchands (33,90 € contre 36,30 € en France).

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Journaliste de formation, j'occupe actuellement la fonction de rédacteur au sein du réseau des sites Internet de services aux entreprises du groupe Libbre. Je peux justifier d'une expérience de six ans dans la presse quotidienne angevine au sein de trois quotidiens : la Nouvelle République, Ouest-France puis le journal majoritaire en Maine-et-Loire : le Courrier de l'Ouest (2007-2009).

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