D’où vient la flambée du carburant ?

Les tensions géopolitiques au Proche et Moyen Orient déstabilisent le marché du pétrole brut et font grimper les prix à la distribution en Europe et dans le monde.

Pendant les congés d’été, le prix de l’essence a fortement progressé, presque insidieusement. Alors que le déséquilibre entre l’offre et la demande semble s’être tassé depuis plusieurs mois, c’est la tension géopolitique dans le monde arabe qui a pris le relais et fait flamber les tarifs à la pompe : +1,5% sur un mois pour la SP 95 qui s’affiche désormais à 1,577 euros par litre.

Tension en Syrie et en Egypte

Le gazole, carburant phare en France, est grimpé jusqu’à 1,384 euros en moyenne, soit une hausse d’environ 2% par rapport au mois dernier. Pour faire bref, disons que les prix des carburants ont retrouvé leur niveau du printemps, très largement inférieur cependant à l’explosion survenue lors du dernier semestre 2011.
Comment expliquer ce surcroît de tension sur les prix après une accalmie d’un an ? Et surtout combien de temps la surchauffe va durer ?

Ce n’est seulement la Syrie, où la production pétrolière est très faible, qui cristallise les inquiétudes. En fait c’est surtout la Lybie et l’Egypte. La première est un gros producteur, la seconde une plaque tournante de l’exportation.
A Tripoli, des champs pétrolifères seraient bloqués par des troupes armées,  situation qui amputerait de près de 70% le potentiel de production des sites libyens (200 000 barils quotidiens aujourd’hui, contre 1,5 million avant 2011).

En Egypte, les fortes tensions politiques pourraient menacer l’acheminement du pétrole en provenance d’Arabie via le Canal de Suez et l’oléoduc Sumed. Une inquiétude d’autant plus forte qu’en amont, l’Iran, allié du président Syrien Bachar Al-Assad, évoque la possibilité de bloquer le détroit d’Ormuz, point névralgique de la circulation du pétrole.

Seule une stabilisation géopolitique dans tous ces points chauds serait de nature à enrayer la flambée des cours du pétrole. Une attaque des occidentaux en Syrie risquerait de peser lourd car les enjeux à Ormuz sont gigantesques et les mesures de rétorsion iraniennes très prises au sérieux par les américains.

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Journaliste de formation, j'occupe actuellement la fonction de rédacteur au sein du réseau des sites Internet de services aux entreprises du groupe Libbre. Je peux justifier d'une expérience de six ans dans la presse quotidienne angevine au sein de trois quotidiens : la Nouvelle République, Ouest-France puis le journal majoritaire en Maine-et-Loire : le Courrier de l'Ouest (2007-2009).

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