La France pédale dans la récession

La France a bien connu un semestre de récession entre fin 2012 et début 2013, a confirmé l’Insee qui note néanmoins une légère reprise de la consommation.

Prenez un cycliste qui monte un col en pédalant à l’envers…Voilà la courbe inconfortable et dangereuse que suit l’économie française depuis près de deux ans.

Investissements à zéro

La croissance a touché le fond du fond début 2013. Ce constat, déjà connu depuis le mois de mai, a été confirmé par l’Insee. Au premier trimestre 2013, l’économie nationale a plongé à -0,2%, après une période négative fin 2012. C’est le cumul de ces deux périodes qui définit structurellement une phase dite de récession, c’est-à-dire un recul durable du niveau de production.

Un tel ralentissement économique est alimenté par plusieurs paramètres qui s’entrecroisent les uns les autres : le ménages consomment moins et les entreprises n’investissent plus ou presque pour conserver leurs marges : c’est ce qui s’est passé en France entre octobre 2012 et mars 2013.

Dans un tel contexte, le chômage ne peut évidemment qu’augmenter et le déficit public s’aggraver, dès lors que les recettes fiscales sont rognées par l’atonie générale.
Le commerce extérieur, déjà mal en point (-70 milliards d’euros), a également souffert des baisses de commandes anglaises et allemandes.

Léger mieux pour la consommation

En fait, un seul paramètre a  réagi positivement début 2013 après une année catastrophique, celui du pouvoir d’achat des ménages, en hausse légère de 1%. Sous l’effet de la crise et des hausses d’impôt, la consommation avait été atteinte l’an dernier d’une sinistrose  jamais observée depuis 1984 (-0,9%).

L’Insee note, en 2013, un progrès relatif de la masse salariale (+0,4% après +0,2%), soit un cran au-dessus du niveau général des prix (+0,3%). Ce léger mieux s’est néanmoins traduit par un renforcement de l’épargne, au détriment de la consommation qui devrait rester molle cette année, prévoit l’Insee.

Même dans l’hypothèse d’une petite embellie au deuxième trimestre (+0,2%), alimentée par une reprise des exportations, la consommation restera trop faible pour faire repartir durablement l’économie. C’est pourquoi l’Insee prévoit une nouvelle croissance négative sur l’ensemble de l’année 2013 (-0,1%).

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