La journée de solidarité obligatoire dans les entreprises

Une forte majorité de salariés effectuent leur journée de solidarité en dehors du lundi de Pentecôte, redevenu férié en 2008.

En début de semaine prochaine, c’est le lundi de  Pentecôte. Pour une majorité de salariés français, ce jour sera férié, donc chômé. C’était le cas depuis 1886, avec une parenthèse entre 2005 et 2007 liée à l’instauration d’une journée de Solidarité. Ces heures de travail supplémentaires, non rémunérées, avait été mises en place dans le contexte traumatique consécutif à la canicule de l’été 2003 (15 000 morts), pour financer des dispositifs destinées à faciliter l’autonomie des personnes âgées et handicapées. A l’époque, beaucoup de français avaient dû prendre le chemin de l’entreprise pour effectuer leur journée gratuite. Mais très vite, le système s’est délité, salariés et employeurs s’accordant sur des solutions alternatives pour libérer le lundi de Pentecôte, d’ailleurs redevenu férié en 2008.

Sacrifier un RTT

Depuis, la Journée de solidarité a été maintenue et reste obligatoire pour tous les salariés. En l’absence d’accord collectif, ses modalités d’application restent à la discrétion de l’employeur autorisé par le Code du travail à la mettre en œuvre sous toute autre formule « permettant le travail de 7 heures précédemment non travaillées en application de dispositions conventionnelles ou des modalités d’organisation des entreprises ». Autrement dit, les salariés peuvent être invités à travailler un samedi, même si cette journée est habituellement chômée dans l’entreprise.

En règle générale, les salariés préfèrent sacrifier un jour de congé ou un RTT, avec l’aval de leur hiérarchie. Certains choisissent de lisser ces 7 heures de travail supplémentaires sur l’ensemble de l’année afin de se dégager de leurs obligations à la Pentecôte. Il n’est pas rare non plus que des employeurs généreux fassent cadeau de cette journée à leurs personnels.

Depuis 2004, cette mesure a permis de recueillir quelque 25 milliards d’euros pour les caisses de la Sécurité Sociale. Environ 2,5 milliards sont attendus cette année.

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