Les patrons dans la rue dénoncent 30 milliards de charges en trop

CGPME, UPA et Medef entament une semaine de mobilisation pour dénoncer la politique du gouvernement.

Ce n’est pas la CGT ou FO que vous avez vu défiler ce lundi à Paris ou à Toulouse. Mais des représentants de la CGPME, l’une des grandes organisations patronales françaises. Le fait est rare pour être signalé : depuis l’instauration des 35 heures au début des années 2000, cette Confédération de « petits et moyens patrons » n’avaient plus appelé ses membres à descendre dans la rue pour marteler haut et fort leur inventaire revedicatif. Ce matin, ils étaient là, tous ensemble, à brandir des cadenas en guise de métaphore, verrous qu’ils ont ensuite fermés et accrochés sur les grilles du ministère de l’Economie, à Bercy.

Le CICE insuffisant pour absorber la hausse des impôts

Cette action symbolique et médiatique n’avait rien d’unitaire. Si les trois organisations patronales (UPE, Medef, CGPME) se sont entendues sur le principe d’une semaine de mobilisation, elles n’ont pas pour autant rassemblé leurs forces en un front commun, chacune y allant de sa méthodologie pour interpeller élus, public et médias. Le Medef, par exemple, n’a pas pris part à la manif, préférant se cantonner à des discours et des opérations « pédagogiques avec des réunions de militants » et la diffusion d’une « campagne sur Internet ».

Les artisans ont, eux, adressé et fait publier dans une soixantaine de journaux une lettre ouverte au président de la République François Hollande, et affrété des autocars exhibant le slogan « la croissance et l’emploi c’est nous ! ».

Voilà pour l’ambiance générale. UPA, Medef et CGPME ont tout de même un dénominateur commun : la politique du gouvernement et celle menée depuis trente ans « qui a progressivement étouffé les entreprises de toutes tailles par une accumulation de charges, de contraintes, de taxes et de sanctions ».

Le patronat, dans son ensemble ou presque, demande la suppression du compte-temps pénibilité, et la CGPME souhaite que soit levée « l’interdiction d’embaucher quelqu’un moins de 24 heures par semaine » et « l’obligation d’informer les salariés en cas de cession d’entreprise ».

Un rapport réalisé récemment par le Medef dénonçait « 30 milliards d’euros de charges supplémentaires depuis 2010 » non compensées par le CICE (Crédit d’Impôt Compétitivité-Emploi).

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