Baisse des charges : Le Medef refuse de cibler les bas salaires

Selon le vice-président du Medef Jean-François Piliard, une baisse du coût du travail ciblé uniquement sur les plus bas salaires n’apporterait rien aux entreprises en termes de compétitivité.

Alors que la question des contreparties d’emplois divise toujours les partenaires sociaux, une autre pomme de discorde risque d’entraver la bonne marche des négociations en cours sur le Pacte de Responsabilité, promis par François Hollande aux entreprises : elle porte sur l’orientation des baisses de charges sur la période 2015-2017. La semaine dernière, le chef du gouvernement Jean-Marc Ayrault et son ministre du Travail Michel Sapin ont laissé entendre que les premiers allégements fiscaux interviendraient dès 2015, à hauteur de 6 à 7 milliards d’euros, sur les salaires compris entre 1 et 1,6 SMIC, estimant que c’est dans cette tranche que les réserves d’emplois sont les plus importantes.

Pour Jean-François Piliard, vice-président du Medef, cette opération serait « inacceptable » et contre-productive car elle ne permettrait pas aux entreprises exportatrices, qui emploient de la main d’œuvre qualifiée, de gagner de nouveaux points de compétitivité sur le marché mondial : une telle hypothèse se réduirait, selon lui, « dans une vision à court terme » qui condamnerait « notre pays à se replier sur lui-même, en se privant d’ambition internationale ».

Une baisse du coût du capital ?

Un postulat qui le conduit à réclamer le maintien du Crédit d’Impôt Compétitivité-Emploi (CICE) de 20 milliards d’euros, que viendrait compléter une baisse des cotisations familiales sur tous les salaires afin de « faciliter le développement des entreprises françaises et leur donner les moyens de réussir dans la compétition mondiale ».
L’ensemble de la baisse des charges prévu par le Pacte de Responsabilité proposé par François Hollande doit aboutir au transfert intégral des cotisations Famille sur un autre dispositif financement abondé par une réduction des dépenses publiques de 50 milliards d’euros.

Récemment le ministre de la Consommation Benoît Hamon avait suggéré qu’une des contreparties demandées aux entreprises en échange des allégements de charges, pourrait consister en une baisse du coût du capital, autrement dit un rabotage des dividendes versés aux actionnaires. Ce qui a fait réagir Jean-François Piliard : « Il serait stupide de dire que tout ira aux actionnaires, comme il est stupide de dire que rien ne doit leur revenir. Ils ont pris des risques et doivent être récompensés ».

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