Drogue et prostitution dans le PIB : l’Insee dit « non »

L’insee refuse de comptabiliser dans le calcul du PIB français les revenus générés par certaines activités illégales, comme le trafic de drogue.

En France comme ailleurs, la vente de produits stupéfiants a beau être illégale, elle n’en contribue pas moins à la richesse nationale, dans des proportions qui restent toutefois à déterminer. En Grande Bretagne, l’Office britannique des statistiques a quantifié le phénomène, avec la prostitution, et estimé à  10 milliards de livres (12,3 milliards d’euros) le total des revenus tirés chaque année de ces deux activités souterraines, soit un peu moins de 1% du produit intérieur brut. Le chiffre n’est pas négligeable et présente au moins l’avantage de donner un coup de fouet aux statistiques nationales.

Drogue et prostitution subies

Une  nouvelle norme européenne demande désormais aux Etats-membres de comptabiliser certaines activités illégales, comme la drogue et la prostitution, dans le calcul respectif de leur taux de croissance économique. Mais l’Insee, organe officiel français, refuse de se conformer à cette nouvelle réglementation, contrairement à ce que pratiquent déjà les Pays-Bas et à ce que s’apprêtent à faire l’Italie ou le Royaume-Uni.
Pour l’institut tricolore, le trafic de stupéfiants ne résulte pas, comme d’autres activités illégales, forcément « d’un échange librement consenti », et ne mérite pas, à ce titre, d’être versé dans le PIB. Concernant le commerce de la drogue, l’Insee défend l’argument selon lequel « une dépendance existe » et, qu’une fois ce constat établi, « la personne qui se drogue ne consent pas librement à l’échange ».

L’Insee déroule la même analyse pour la prostitution de rue qui est, selon lui, « plutôt le fait de réseaux de mafieux et relève plutôt de la traite de personnes en situation irrégulière etc., Pour le coup le critère de consentement mutuel n’est probablement pas vérifié ».

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