Le tabac va encore flamber en septembre

Au risque de décevoir les fumeurs, le gouvernement socialiste va, en matière de tabac, s’inscrire dans la même ligne que celle de son prédécesseur : le ministère du Budget tenu par Jérôme Cahuzac a annoncé qu’il ne supprimera pas la hausse de 6% prévu en septembre sur les paquets de cigarette. Le renchérissement devrait être de l’ordre de 30 centimes.

En septembre, le prix du tabac va franchir un nouveau palier symbolique, celui des 6 €. Ce record ne sera atteint qu’à la faveur d’une augmentation de 20 à 30 centimes, mais nul doute que pour les fumeurs, ce nouveau renchérissement ne sera pas anodin.Ils s’y attendaient : c’est le gouvernement précédent qui a planifié cette hausse des prix, en accord avec la filière.

Développement du marché parallèle ?

La nouvelle équipe socialiste va suivre la même ligne. C’est Jérôme Cahuzac, ministre du Budget, quia confirmé la nouvelle ce matin sur BFM TV : « Il est prévu une hausse du tabac de 6% au mois de septembre, c’est dans le plan de hausse qui avait été prévu par le gouvernement précédent. Il sera respecté » a-t-il assuré.

Si elle embête les consommateurs, l’augmentation inquiète les buralistes déjà frappés par une hausse de 6% en octobre dernier qui avait, selon eux, générer « une baisse des ventes de l’ordre de 4 à 5% en France » et encouragé le « marché parallèle », que ce soit en provenance d’Espagne, de Belgique ou du Luxembourg où le paquet peut-être étiqueté jusqu’à 30% moins cher.

Le premier représentant des buralistes, Pascal Montredon, estime même que l’annonce pour septembre d’une hausse 6%  ne conduise beaucoup de vacanciers « à faire le plein cet été », avant la rentrée.

Quoi qu’il en soit, l’effet dissuasif induit par ce nouveau coup de chaud sur le tabac va-t-il fonctionner ? En mars 2012, un rapport réalisé par le député UMP Yves Bur, également rapporteur du Budget de la Sécurité sociale à l’Assemblée nationale, apportait une lecture différente de la situation, constatant une stabilisation du marché des cigarettes malgré les hausses successives de taxes sur les paquets depuis 2003.

A tel point que les français semblent plus accros à la cigarette aujourd’hui (29,1% de consommateurs quotidiens) qu’il y a cinq ans (27%).

Bilan sanitaire alarmant

A la clé, un bilan sanitaire et humain toujours aussi désastreux : 60 000 morts par an. Parallèlement, les  dépenses de santé liées au tabagisme continuent d’exploser pour atteindre aujourd’hui les 18 milliards d’euros, soit plus que les recettes engrangées grâce aux taxes sur la vente du tabac (11 Mds €) !

Pour inverser la courbe et tordre les habitudes, Yves Bur avait alors préconisé une série de remèdes drastiques, dont le premier s’attaquerait d’abord au portefeuille des consommateurs : le député proposait ainsi d’imposer aux fabricants trois hausses annuelles successives de 10% de façon à ce qu’en bout de chaîne, plus aucun paquet de cigarettes ne coûte moins de 7,50 € à l’horizon 2015 (contre 5,70 € aujourd’hui en moyenne et donc 6 € à partir de septembre 2012).

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